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Interview

Fatih Birol, directeur de l’AIE: «La Russie a perdu la bataille de l’énergie»

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Guerre en Ukraine, craintes pour la production d’électricité, montée en puissance des renouvelables : selon Fatih Birol, patron de l’Agence internationale de l’énergie, l’année 2022 aura été «un tournant».
par Isabelle Hanne
publié le 3 mars 2023 à 19h18

Outre le terrain militaire avec son invasion de l’Ukraine, la Russie s’est engagée l’an dernier dans un bras de fer énergétique avec les Européens. Une stratégie qui aura un impact durable sur les marchés et pour la transition énergétique, souligne l’économiste turc Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) depuis 2015. L’institution, basée à Paris et créée sous l’égide des pays membres de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) dans le sillage du choc pétrolier de 1973, est en première ligne pour analyser les bouleversements engendrés par les manipulations gazières du Kremlin, les choix court-termistes des Européens, et conseiller les leaders occidentaux, dans la tempête.

Comment qualifieriez-vous l’année écoulée, sur le plan de l’énergie ?

Le monde a déjà dû faire face à une série de crises énergétiques par le passé, avec les chocs pétroliers de 1973 et 1979, ou encore en 2014, quand la Russie menaçait, déjà, de couper le gaz. Mais tout cela n’était pas grand-chose par rapport à ce que l’on vient de vivre. Notre monde n’avait jamais été témoin d’une crise énergétique de cette profondeur et de cette complexité. Car le 24 février 2022, quand elle envahit l’Ukraine, la Russie est le premier exportateur d’énergie du monde. Le premier exportateur de pétrole, le premier exportateur de gaz, un acteur majeur sur le marché du charbon… La Russie était l’une des pierres angulaires du système énergétique mondial

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